mercredi 27 novembre 2013

5 pièges à ego ... dans lesquels je patauge parfois

Pièges à ego:

  • Si tu penses faire un bon choix en allant en vélo au travail ou bien en utilisant les transports publics, puis que tu te retrouves à juger ceux qui prennent la voiture, alors t'es dans un piège à ego
  • Si tu penses faire un bon choix en arrêtant de regarder la télé car cela pourri ton cerveau, puis que tu te retrouves à juger ceux qui regardent encore la télé, alors t'es dans un piège à ego
  • Si tu penses faire un bon choix en évitant la lecture de tabloids et les magazines "grand public", puis que tu te retrouves à juger ceux qui choisissent de les lire, alors t'es dans un piège à ego
  • Si tu penses faire un bon choix en écoutant des CDs de musique classique ou de sons apaisants de la nature, puis que tu te retrouves à juger ceux qui écoutent de la musique pop, alors t'es dans un piège à ego
  • Si tu penses faire un bon choix en pratiquant du yoga, en devenant vegan, en achetant du bio, en méditant, en pratiquant du reiki, en séjournant dans un ashram, en lisant des livres sur la pleine conscience, ... , puis que tu te retrouves à juger ceux qui n'ont pas fait ces choix, alors t'es dans un piège à ego
Toujours repérer le sentiment de supériorité dès qu'il pointe le bout de son nez. Celui-ci est le premier indice que nous sommes dans un piège à ego. L'ego est toujours caché derrière la porte prêt à bondir. Il va prendre une idée "noble", telle que celle de pratiquer du yoga, puis la retourner à ses propres fins en vue de se sentir supérieur. Nous risquons alors de mépriser et de traiter de haut ceux qui n'ont pas fait les mêmes choix que nous. 

Tout sentiment de supériorité, jugement, réprobation des choix d'autrui ... est un piège à ego ... et donc une entrave au véritable épanouissement de l'être.

***********

En gros: n'y perdons pas notre temps ;). Il y a tellement de choses plus intéressantes auxquelles consacrer notre attention!

Cela fait plusieurs fois que je tombe sur l'image/texte ci-dessous et ... je reconnais aisément avoir souvent surpris mon esprit en plein délit de patauger dans ces pièges. Et vous?

Je n'ai pas encore vu passer de version pour les frenchies. Je vous laisse donc ma traduction libre. Je ne sais pas qui a rédigé le texte original, j'ose espérer que son ego ne m'en voudra pas de ne pas la citer ;).



samedi 14 septembre 2013

21j de mantras en ligne par Deva, Premal et Miten

Bom dia! Pour les amateurs de mantras, pour les passionnées des Vedas, du sanskrit ou tout simplement pour les curieux ... ça se passe en ce moment: petit programme de découverte de 21j en ligne. Gratuit, comme d'hab. Ça a déjà commencé, mais il est encore temps de rejoindre le train en marche.

Attention jauge "new age" maximum level :D, âmes sensibles s'abstenir. Pour les autres préparez l'encens et les bougies ;).

Hélas ... en anglais.

Par ici: http://www.mentorschannel.com/DevaPremal/21-DayMantraMeditationJourney/Program/


mercredi 31 juillet 2013

Le plus beau projet de l'année!


Parce qu'elle défend que la santé commence par l'amour de soi et donc aussi par l'amour et l'acceptation de nos corps, quel qu'en soit l'âge ou l'histoire; parce qu'elle croit que les photos dans la presse véhiculent des images qui dénigrent de façon sournoise l'image et le respect des "vrais corps", Jade Beall, jeune photographe, à décidé de façon très osée de mettre son insolent talent au service de ses valeurs.

Et voilà, le reste de l'histoire pourrait très bien illustrer un cours sur le Dharma. En osant sortir des sentiers battus, avec comme seul appui sa générosité et la force de ses convictions, sa route n'a pas tardée d'être arrosée de succès et de reconnaissance.

Son projet, que je suis avec attention depuis plus d'un an grâce à sa page facebook reçoit aujourd'hui l'ampleur du buzz qu'il mérite et je m'en réjouis :)!!!



On en parle partout ... oui, partoutBBC NEWS, USA, Inde, Colombie, Nouvelle Zélande, Canada, Chine, Italie, Brésil, presse portugaiseespagnole, ... et maintenant même les tabloids s'y mettent lorsqu'ils évoquent l'accouchement de la duchesse Kate. Pour se rendre compte de l'ampleur du buzz vous pouvez aller jetter un oeil à la section presse du site du projet. Son joyeux message d'amour et de respect pour nos corps, résonne au quatre coins du monde. Il s'amplifie de jour et jour et je lui souhaite un bien bon vent!

Je vous laisse avec ses magnifiques images :).

Un joli été à tous!


vendredi 12 juillet 2013

Les 2 raisons pour lesquelles je médite - Récit intime d'un plongeon intérieur




The inner ocean - Christian Schloe on the web
On ne compte plus les articles qui nous invitent à tenter la pose du lotus en nous démontrant par A+B que "Méditer c'eeeeeeeest bieeeeeeen!". 
Imagerie cérébrale, technologie de pointe et analyses statistiques, les résultats convergent. Les plus hautes sphères de la science (Harvard, Stanford et compagnie) s'accordent aujourd'hui pour dire qu'il est grand temps de rajouter la méditation à la liste de nos rituels quotidiens de santé.

... MAIS si vous êtes comme moi, en ce domaine aucune analyse statistique, ne vaut le bon vieux témoignage perso et intime, je vous laisse donc ici le mien.

Les raisons pour lesquelles je me suis mise à méditer sont simples et au nombre de deux
             Le désespoir
             La confiance


J'avais 30 ans, quand j'ai senti ma vie s'écrouler comme un château de cartes. Deux décès dans ma famille proche, séparation, projet professionnel écroulé ... je vous passe les détails. Poufff, j'étais seule au monde et tout était à terre. C'était en tout cas ainsi que je le vivais. Il ne me restait plus qu'à observer avec consternation mon constat d'effondrement de trois décennies d'existence. Je naviguais à la dérive, et pas très allègrement, parmi les débris.

Bref, vous l'avez compris, c'est le cas de dire que je n'étais pas très bien dans ma peau ... :)

La méditation, j'avais déjà lu à ce sujet, essayé ... puis laissé tomber. La j'y revenais mue par un élan qui tenait plus du désespoir et de la résignation que des intentions nobles de vouloir développer ma compassion ou mon potentiel humain. La recherche d'épanouissement et de bien-être n'en parlons pas. De là où je regardais défiler ma vie ces concepts relevaient du mythe romanesque.

Méditer, au départ n'a pas toujours été une partie de plaisir. J'ouvrais les vannes qui laissaient jaillir trois décennies d'émotions non digérées. Après des séances de 30 minutes je me sentais souvent plus détendue ... mais pas toujours. Puis il faut aussi avouer que ce face à face avec soi-même peut parfois se révéler profondément ennuyeux et nettement moins séduisant que de passer ce temps à faire du clic sur internet.

J'ai persévéré car quelque part, mon intuition m'a soufflé à l'oreille que le plongeon intérieur était la route et aussi donc ... par désespoir ... car je n'en pouvais plus de mon état.

Your soul is like a tree -  Christian Schloe
Après quelques longs mois à côtoyer mes pires démons dans un "no-mans land" existentiel je touchais le fond. Il était là: tout autour de moi, plat, silencieux, vaste et majestueux. Contrairement à toutes mes attentes y être, était apaisant, régénérant et enveloppant de douceur. Et c'est à ce moment là que j'ai eu un déclic. J'avais touché ma pierre philosophale à moi, mon désespoir s'est fait espoir.

... en gros "j'ai vu la lumière" au bout du tunnel, ou pour être plus juste avec mon vécu: la "lumière" rayonnait: au bout, en amont, en dessous, au dessus, à l'intérieur et tout autour du tunnel jusqu'à le faire disparaître ...pouff ... envolé en poussière d'étoile ...

Ce jour a marqué un tournant dans ma vie. J'avais retrouvé confiance en moi et en la vie en général. Progressivement, un voile gris était ôté de mon regard et la lourdeur gluante que je portais s'est mise à évaporer. Je me sentais de plus en plus légère. Apaisée et remplie d'une force à la fois douce et inébranlable. 

Le plus impressionnant dans tout cela, c'est que je l'avais fait "toute seule" comme une grande, grâce à ma pratique de la méditation, et je trouvais cela absolument génial!

Certes, je n'arrive pas à accéder à chaque fois à l'état extatique décrit au-dessus, mais dorénavant ce n'est plus seulement quelque chose lu dans un livre ou une analyse statistique dans un article scientifique, je l'ai vécu! Je n'ai pas besoin d'argent, ni de fumer un pétard, ni de billet d'avion pour me rendre à mon "paradis intérieur". Non. C'est là, à ma portée, à chaque instant et en chaque lieu, TOUJOURS ET PARTOUT et cela ne tient qu'à moi de garder la voie qu'y mène libre et désencombrée! Oué bon, ok ... je n'en suis pas encore au point de réussir à méditer en pleine rue de Béthune pendant la braderie de Lille, mais je m’entraîne :D! ... et c'est cela le plus important. 

Depuis je n'ai pas oublié cette odyssée personnelle que la méditation m'a aidé à traverser. Comment pourrais-je?! 

Je continue de méditer quotidiennement. Plus du tout par désespoir, mais avec joie et par engagement envers moi-même. Il n'est pas question que je laisse à l'abandon ce refuge intérieur, à la fois rayonnant de mystère et éclatant de simplicité. Aussi, comme le dit une amie: "Je médite comme je paye ma mutuelle. Je le fais tout le temps, pour me réjouir de pouvoir compter dessus les jours où j'en ai besoin."

Mon expérience m'a donné la confiance et la foi qu'en développant ma pratique de méditation, je m'épanouirai au delà-même de ce que je crois aujourd'hui possible ... et voilà, c'est tout! 
Je ne veux convaincre personne, je suis d'ailleurs une bonne tête de mule: la dernière personne à se laisser convaincre par qui ou quoi que ce soit. Néanmoins j'ai toujours apprécié lire un témoignage et c'est pour cette raison que je partage ici le mien, en vous souhaitant très sincèrement à tous de réussir à trouver la route vers votre petit havre de paix intérieur, que ce soit par la méditation ... ou pas :).


p.s. si vous aimez les images allez faire un tour sur: http://www.redbubble.com/explore/christian+schloe

mercredi 19 juin 2013

Principe 8: Nourrissez vos intentions chaque jour

(Suite de Guide de santé holistique: 8 principes de base)
 
 
Le semeur - V. van Gogh, 1888
A l'image de la graine qui pousse sa voie à travers la terre, ce sont nos intentions qui deviennent progressivement nos réalités.

Ça a l'air un peu sorcier, dit comme ça ... c'est pourtant exactement ainsi que cela se passe. La sagesse populaire nous enseigne d’ailleurs depuis longtemps ces leçons d'agriculture spirituelle :)

"Qui sème le vent, récolte la tempête" (tout similitude avec le bon vieux principe de karma ne serait peut-être pas si fortuite que cela)

"Il faut semer qui veut moissonner"

 et puis aussi (j'adore!):

"En semant, ne pense pas aux pigeons."

Au quotidien, c'est facile de se perdre tiraillé par les peurs et les exigences de l'ego. C'est pour cette raison qu'il est important d'avoir nos intentions à l'esprit, pour bien garder nos boussoles en main et ne pas oublier le sens que nous voulons donner à nos vies.

Dans le Feng-Shui on se sert de petits objets que l'on dispose(sème) dans la maison pour symboliser ses intentions. Certaines personnes aiment les écrire, lire, relire ... D'autres y consacrent des méditations, des rituels ou des prières. Pas besoin de grands gestes, des grands objets, d'ailleurs, très souvent, plus c'est simple, plus c'est puissant.

En guise de conclusion de ce guide de 8 principes de santé holistique Ayurvédiques je vous laisse  la fin d'une oeuvre bien Occidentale: "Candide" ou "L'optimisme" de Voltaire.
« Pangloss disait quelquefois à Candide : “Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin si vous n’aviez pas été chassé d’un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l’amour de mademoiselle Cunégonde, si vous n’aviez pas été mis à l’Inquisition, si vous n’aviez pas couru l’Amérique à pied, si vous n’aviez pas donné un bon coup d’épée au baron, si vous n’aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d’Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches.
– Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin.” » 

mercredi 5 juin 2013

Principe 3: Prenez le temps d'être silencieux

(Suite de Guide de santé holistique: 8 principes de base)


La Dentellière - J. Vermeer, 1669
C'est dans le silence que notre dialogue interne s'apaise et que nous arrivons le plus facilement à renforcer le contact avec ce que certains nomment notre témoin intérieur. Celui qui est toujours là, aux premières loges de nos péripéties existentielles. Celui qui connait notre parcours et sait à chaque instant ce qui est bon pour nous. Sa voix est celle de notre intuition. Être en contact avec cette énergie nous aide à être plus confiant et à ne pas être dépendant des opinions des autres.


Dans les Vedas son nom est Agni, le dieu du feu intérieur. Agni est ce témoin éternel, présent à chaque expérience de vie. Mais il a un rôle tout aussi important, il représente le feu qui digère ces mêmes expériences.

Selon la physiologie Ayurvédique, où corps et esprit ne font qu'un, les 8 feus d'Agni doivent fonctionner de façon orchestrée pour que l'essence de chaque aliment et de chaque émotion soit extraite et assimilée par l'organisme. Les flammes d'Agni métabolisent tout vécu, qu'il soit empreint de douleur ou de plaisir. Ce "feu digestif" nous débarrasse de ce dont nous n'avons plus besoin et assimile ce qui nous nourrit. Il nous désencombre des conditionnements passés et des peurs de l'avenir et renforce ainsi notre capacité à accueillir le moment présent.

L'Ayurveda dit que lorsque les aliments(expériences) ne sont pas entièrement digérés, cela crée de l' "ama", une toxine du métabolisme qui porte atteinte à la santé.

Nous pouvons faciliter cette "digestion" en nous réfugiant régulièrement dans le calme et le silence. Donnons de l'attention à notre vie intérieure, psychique et physique. Prenons le temps d'être seuls en tête-à-tête avec nous même. Cela nous permet d'éviter un trop plein de stimulations au quotidien ... ou le cas échéant nous aide à le digérer.

J'aime beaucoup cette image de témoin intérieur. Je pense notamment que toute personne ayant traversée seule des événements traumatisants peut y puiser beaucoup de force et de réconfort. Ce témoin intérieur est la source inépuisable de compréhension et de soutien à condition que l'on apprenne à l'écouter.





dimanche 26 mai 2013

Principe 2: Soyez à l'écoute de la sagesse de votre corps


Rythme et joie de vivre - R. Delaunay, 1930
Ne pas être attentif aux signaux et à l'intelligence inhérente à notre physiologie, c'est ignorer les années d'évolution que le corps humain a pris pour mettre au point les alertes qu'il exprime en vue de nous aider à maintenir notre bien-être et équilibre.

Nous négligeons les rythmes, le sommeil et l'exercice physique et poussons notre corps au delà de ses capacités.  
 Nous nous couchons trop tard et nous levons alors que le soleil est déjà haut dans le ciel pour ensuite se plaindre d'un sentiment de décalage. Nous sabotons l'harmonie délicate et l'ordre codé dans nos chromosomes qui préserve notre patrimoine génétique et maintient nos tissus cellulaires libres de plaques et de débris.

Avec le temps, un petit déséquilibre peut devenir un trouble passager, puis une maladie. En revanche lorsque nous respectons les signaux et les rythmes naturels de notre corps nous constatons habituellement un accroissement du sentiment de bien-être et de l'état de santé général. Ceci est possible en prenant soin de se reposer correctement et en se nourrissant au quotidien d'expériences sensorielles (saveurs, sons, arômes, paysages, massages ...) qui rehaussent le moral et régalent l'esprit.

Un tel mode de vie favorise l'interaction intégrée du milliard de neurones de notre cerveau avec une multitude de perceptions succulentes à sa disposition. Ces échanges lui permettent de jouir de leur richesse et de leur beauté, mais aussi de traiter l'information afin d'imaginer des interactions futures créatives et intuitives.

Comment faire des choix qui nous maintiennent en harmonie avec notre intelligence intérieure et nos rythmes? Nos corps s'expriment toujours à travers des signaux de confort ou d'inconfort. Face à un choix, demandez à votre corps. "Quel est mon ressenti par rapport à cela?" Si votre corps envoie un signal de détresse physique ou émotionnelle, prêtez-y attention et considérez un choix différent. Si votre corps envoie un signal de confort ou d'envie, foncez.

Alors que la pensée vit dans le passé et dans le futur, le corps réside dans l'instant présent et ne doute jamais de lui-même. Il connaît "votre vérité" et sait vous guider à prendre les choix qui vous amènent vers une vie plus épanouie.  

Perso, je galère encore parfois à savoir ce que mon corps me dit. Entre lui et ma pensée c'est encore souvent la gueguerre ... normal après des années de sourde oreille faut un temps pour "renouer" contact :). Heureusement, l'image d'un nouveau-né me suffit à rappeler à mon mental de rester humble face à l'étendue de la sagesse des corps. Mon corps a su en mijoter deux comme ça ... c'est dingue ça tout de même :D.



mercredi 22 mai 2013

Principe 1: Découvrez votre véritable nature


Notre véritable essence est conscience pure, non conditionnée

Dans le Buddhisme, la voie vers "l'illumination" consisterait à ne plus accepter l'illusion de s'identifier à notre ego. C'est à dire, à une image de soi construite sur des conditionnements.

Allégorie de la caverne - Platon

Le seul boulot de l'ego est de nous fournir le moyen d'expérimenter le monde en tant qu'individu ou bien en tant qu'observateur. Il agit comme une sorte d'objectif d'appareil photo qui assemble et focalise les points disparates d'une image. C'est la caverne dans l'allégorie de Platon, le miroir dans Alice au Pays des Merveilles, la "Matrix" de la fratrie Wachowski, le périscope dans "Underground" de Kusturica ... autant d'histoires qui représentent l'allégorie de nos conditionnements.


Les problèmes surgissent lorsque nous confondons l'ego avec notre véritable essence.


Nous n'avons pas besoin d'aller chercher très loin pour savoir comment nous nous sommes accommodés à cette idée. Elle est omniprésente autour de nous. Lorsque nous oublions que nous sommes des êtres spirituels, dotées d'une conscience au delà de la pensée, alors nous pouvons facilement tomber dans le piège de nous identifier seulement à nos actions et à nos circonstances de vie. Cet oubli nous fait sentir faibles et pantins de forces au-delà de notre compréhension et de notre contrôle. Ceci mène à la conception d'une vie de souffrance, de douleur et de combat.

Plutôt que d'essayer de nous débarrasser de l'ego, ce qui ne ferait que le renforcer en le mettant sur ses gardes, appliquons nous à découvrir notre véritable essence, la fondation de notre être.

La meilleure façon que je connaisse pour cela est la méditation. Lorsque nous méditons, la présence de notre conscience profonde est renforcée et s'exprime en irradiant d'effets bénéfiques chaque cellule de nos corps. Cela peut se présenter comme une vague de paix et de joie. Pour d'autres cela peut se rapprocher d'un sentiment d'amour inconditionnel, pour d'autres encore cela se rapproche de l'expérience de la présence d'une lumière ou d'une intelligence divine et universelle.

 En ce qui me concerne, rien de très mystique pour l'instant :). Toutefois j'en ressors (presque invariablement) avec un grand sentiment de sérénité et surtout une sensation de fraîcheur très agréable sur le front. Ça me donne l'impression d'avoir pris une douche mentale. D'avoir éclaircit le brouillard et la fumée liés à la surchauffe de mon usine à pensées. Etant fan de Kusturica, j'aime aussi l'image d'avoir nettoyé un peu le filtre de mon périscope :D.



mardi 30 avril 2013

Principe 7: La loi du moindre effort

(Suite de Guide de santé holistique: 8 principes de base)

La danse - Marc Chagal, 1950
Ce principe, qui peut prêter à sourire est une notion clé de la pensée orientale et on le retrouve tout naturellement parmi les préceptes de la santé holistique.

Plus encore que les précédents, il implique un retournement de perspective sur notre façon d'envisager nos activités quotidiennes. Apprendre à l'appliquer dans notre train-train d'occidentaux débordés est un important exercice de lâcher prise. Contrairement à ce que l'on peut penser au premier abord, son emploi requiert un joli travail sur la confiance en soi, en autrui et en la vie en générale.

Pourquoi la loi du "moindre effort" nous pose autant de difficultés?  Parce qu'elle est totalement "étonnante" et contraire à l'idéologie dominante dans nos sociétés du "travailler plus pour mériter plus". Parce qu'elle nous demande, plus que toutes les autres, de retrouver notre foi... et ce concept, hé bien il peut en coincer plus d'un! Surtout parmi ceux qui, comme moi, ne sont pas adeptes de pratiques religieuses.


La loi est très simple. Il suffit donc de s'abandonner aux hasards de la vie avec assurance et moindre effort. Avancer avec la confiance inébranlable que pour vivre une vie épanouie et créative il suffit de suivre en dansant la voie(voix) de sa joie intérieure. (Étymologiquement confiance = avec foi).

S'il est vrai que l'effort, l'ambition et la planification nous permettent d'accomplir des projets dans le domaine matériel, ceci a un coût au niveau de notre organisme. Lorsque nous "tirons trop sur la corde" cela finit par se traduire par les sympathiques manifestations de stress que nous connaissons si bien.

Ce stress, lorsqu'il s'installe dans la durée, n'est rien d'autre qu'un gros panneau qui nous indique : "ATTENTION!". Des ajustements sont à faire dans l’itinéraire, des changements de direction ou peut-être même une inversion de marche?

Dans l’Ayurvéda, les accomplissements possibles avec l'appui de nos efforts individuels sont minimes en comparaison à ceux qui sont à notre portée si nous nous unissons à l'intelligence de notre dharma (ndlt: dharma = sens de la vie). De plus ces derniers seraient moins "fatigants".

D. Choprah nous invite à rechercher "le champ de potentialité pure" ("pure potentiality"). C'est selon lui un état que tout individu peut atteindre de façon spontanée et sans effort. Il suffit pour cela d'accomplir, à corps et âme, une tâche qui nous procure le sentiment de réalisation (valider un diplôme, jouer un instrument, pratiquer un sport, écrire un roman, monter un dossier professionnel, écrire un article dans un blog, ...).
"Il y a une chanson unique à l'intérieur de chacun de nous et peu importe qui nous écoute ou ce qu'ils en pensent. Nous voulons simplement la chanter. Nous voulons simplement suivre son rythme et danser en tandem avec son élan."

Cette histoire fait également drôlement penser au "flow" décrit par les Psychologues, état de bien-être et de créativité qui intéresse beaucoup les managers de ressources humaines (cf. par ici pour la conférence TED sur le "Flow" par le Psychologue Mihaly Csikszentmihalyi). 


Tout ceci semble donc génial, n'est-ce pas? Néanmoins, pour danser cette danse, nous devons y consacrer notre temps et notre attention sans quoi la mélodie serait cachée par la brouhaha d'une vie trop agitée.

p.s : Je dois vous avouer que j'ai encore du mal à pleinement saisir et à me laisser aller à la pratique de cette loi du moindre effort. Et pour être encore plus honnête, j'ai encore plus de mal quand je repère mes enfants en plein entraînement de cette devise orientale. Cela va tellement à l'encontre de ce que nos éducations nous inculquent, mais je vous la laisse donc ... à pratiquer, à méditer ... sans effort ;).





jeudi 4 avril 2013

Non, Kate ne déprime pas ... elle a les racines qui poussent!

Racines - Frida Kahlo, 1943

Les mots que l'on utilise au quotidien sont importants. Ils sont les manteaux avec lesquels nous habillons nos perceptions. Ils font appel à nos représentations du monde et éveillent notre imagination. Ils sont l'enveloppe très personnelle des messages que nous exprimons et sont toujours fortement liés à nos histoires et à notre façon très unique de percevoir la vie.

Je vous invite à l'exercice suivant: pendant une journée soyez attentifs aux mots que vous utilisez, dans vos pensées comme dans vos échanges. Sont-ils chargés de symbolique négative ou positive? Est-ce qu'il y a des mots ou bien des expressions qui reviennent? Qu'est-ce que ces mots racontent sur vous?

Puis les jours suivants, jouez à trouver des mots différents. Soyez créatifs et restez attentifs aux effets que ces nouveaux mots ont sur vous et autour de vous. Expérimentez, jouez, amusez-vous (votre enfant intérieur ainsi que ceux de votre entourage vont adorer) et rappelez vous de noter régulièrement dans vos agendas une petite révision de lexique.

Jouer à changer les mots avec lesquels on décrit une expérience ou une situation est un exercice puissant et très facile d'élargissement de la conscience. En plus cela peut être drôle :) ... et rien de tel qu'un peu d'humour pour aérer nos schémas sclérosés.

Cette réflexion sur les mots est l'occasion pour moi de vous dire que je ne suis pas vraiment fan du mot "dépression" (ni de ses dérivés). Je l'écris ici, mais j'ai décidé volontairement de réduire au strict minimum son emploi. Quel intérêt d'enfermer une expérience humaine dans un mot si négativement connoté? J'en ai pas l'envie.

Ce mot m'agace d'autant plus qu'il me rappelle souvent des situations où quelqu'un dit: "Bidule est en dépression, faut le sortir de son trou, faut qu'il bouge un peu son c**, etc. etc."

Certes, il y a sûrement des personnes étiquetées de "déprimées" ou de "dépressives" à qui cela ferait du bien de se ravigoter un peu. Aussi, lorsque nous sommes au fond du trou, c'est important de savoir qu'on ne nous a pas oublié et qu'il y a des mains tendues auxquelles s'agripper. Mais nous avons aussi besoin que l'on respecte cet élan naturel de repli sur soi. Les humains ont un besoin inné de se régénérer dans le calme et l'inertie. Et parfois cela peut prendre du temps! C'est tout naturellement qu'un individu traversant une épreuve difficile puisse éprouver le besoin de "se retirer" un peu plus longtemps que ce qui est prévu par son entourage.
Chercher à l'en sortir alors qu'il n'en a pas la volonté, alors que ce n'est pas encore le moment pour lui, c'est peut-être plein de bonnes intentions, mais cela ne fait que ralentir le processus. C'est déjà assez difficile de se laisser aller à oser "plonger en soi". C'est souvent bien plus facile et tentant de décaler nos rendez-vous avec nous-même et de nous laisser appâter par les diverses distractions du monde moderne. Si en plus l'entourage s'y met aussi à nous extirper de notre travail intérieur ... et bien, autant vous dire, qu'on n'est pas sortis de l'auberge :).

Hier je suis tombée sur l'extrait en dessous dans le livre "Le serpent à plumes"(1926) de D.H. Lawrence. Dans ce roman, Kate, jeune femme irlandaise, se retire seule au Mexique en plein deuil de son mari. Les premiers chapitres sont consacrés à décrire à quel point elle trouve tout ce qu'elle voit décadent et morbide: les paysages, le peuple, les traditions, les conversations (les collègues psys diraient qu'elle déprime ;) ).

Puis un jour, alors qu'elle hésita à prolonger son séjour, un mexicain lui a offert des mots. Leur symbolique a ouvert une nouvelle perspective à son voyage. Partir maintenant serait une erreur. Non, Kate ne déprime pas ... elle a les racines qui poussent!

"[...] le Mexique vous abat comme un énorme poids! Mais peut-être vous abat-il comme la force de la gravitation de la terre vous attire, pour que vous trouviez votre équilibre sous vos pieds? Peut-être vous attire-t-il comme la terre attire les racines d'un arbre pour qu'il s'agrippe profondément au sol. Les hommes font encore partie de l'arbre de la vie dont les racines s'enfoncent au centre de la terre. Les feuilles détachées et les aéroplanes sont chassés par le vent [...]; mais l'arbre de vie est ancré avec des racines profondes et solides. Peut-être avez vous besoin d'être abattue bas très bas, jusqu'à ce que vos racines puissent atteindre les profondeurs, afin que vous puissiez pomper la sève et, plus tard, dresser à nouveau vos feuilles vers le ciel. Pour moi les hommes sont semblables à des arbres, à des forêts. Les racines, profondes et vivaces donnent de nouvelles pousses, même lorsque l'arbre a été jeté bas."

lundi 25 mars 2013

Principe 6: Lâcher la rancune et pardonner

(Suite de Guide de santé holistique: 8 principes de base)


Pardon Maman -  Emile Munier, 1888
En quoi notre capacité à pardonner est-elle importante pour notre santé?

Un des meilleurs moyens de comprendre l'importance du pardon est de prendre conscience à quel point l'acte de pardonner (ou de demander pardon) mobilise notre énergie. S'engager dans un processus de pardon est une des voies les plus profondes de guérison des blessures anciennes. Ne pas pardonner revient à rester accroché à la rancune et aux ressentiments passés. Cela reflète également un désir, parfois inconscient, de se venger. En quelque sorte, il s'agit du maintien d'un état d'hostilité latente.

Autant il a été démontré qu'il est utile d'apprendre à exprimer sa colère, autant nourrir la rancune serait néfaste pour la santé. Des études vont jusqu'à indiquer les états physiologiques associés à ces émotions comme facteurs de risque de mort prématuré par incident cardiovasculaire (infarctus ou crise cardiaque).

Lorsque vous vous accrochez à la rancune et aux ressentiments, lorsque vous nourrissez couramment de l'hostilité envers quelqu'un et que vous êtes dans l'incapacité de lâcher ces états, c'est votre bien-être que vous écorchez et non pas celui de la personne en question.

Apprendre à se libérer de ses émotions toxiques est l'essence de l'apprentissage du pardon. Des techniques en psychologie peuvent nous aider à lâcher prise et à se libérer de ces états qui nous sont nocifs. Globalement, elles s’appuient sur le principe de développer une conscience plus claire et globale du contexte émotionnel douloureux avant de progressivement l'évacuer par le pardon. Des exercices guidés où l'on revisite le passé peuvent également être proposés dans le cadre bienveillant d'un accompagnement thérapeutique.

Un aspect clé et assez étonnant de tout ce que l'on sait aujourd'hui sur le pardon, c'est que nous n'avons pas nécessairement besoin du soutien, ou même de la participation de celui que l'on souhaite pardonner pour pouvoir avancer. Le pardon est un processus qui peut être très long, mais qui est avant tout un processus intime. C'est une démarche qui nous aide à tourner une page de nos histoires, qui nous en libère. Que l'autre personne sache que nous l'avons pardonnée, cela peut aider le processus, mais ce n'est pas indispensable.

Un autre point clé, c'est que lorsque le pardon intervient dans une relation, il ne s'agit pas de jouer à "faire comme si ne rien était". Ce n'est d'ailleurs pas parce qu'on pardonne que l'on renoue une relation. Je pense ici particulièrement aux victimes de violences dans le cadre de leurs relations proches ou familiales. Tout naturellement, il leur est souvent difficile, voir impossible, de s'imaginer à tourner la page et renouer des liens sains et équilibrés. Pardonner signifie que vous avez lâché le passé, que vous ne vous rongez plus avec des sentiments d'amertume et de rancune, cela ne signifie pas que vous voulez reprendre une relation avec la personne pardonnée.

Dernièrement, pardonner l'autre, c'est se pardonner soi-même. Dans le pardon on relâche l'identification avec laquelle notre ego s'est attaché au vécu d'un évènement. Se libérer de cet attachement est un geste profond de liberté de l'âme. Chaque situation qui nous appelle à réfléchir et à mûrir notre aptitude à pardonner (et à demander pardon) est un pas dans notre évolution vers un état de conscience plus épanoui ... ce n'est d'ailleurs pas un hasard si toutes les religions en parlent ;)

mardi 19 mars 2013

Principe 5: Être généreux d'esprit ... commencer par soi-même ;)

(suite de Guide de santé holistique: 8 principes de base)

Nature, or Abundance - Leon Frederic, 1897
Avec la pratique des principes précédents, nous cultivons petit à petit un état d'unité sereine entre la pensée, le corps et l'esprit. De cet état, découle une générosité sincère car il ne ressent aucun manque. Il est spontanément joyeux. En revanche, tant que vous ressentez des manques importants, vous n'allez pas éprouver la joie de donner et de recevoir dans toute sa dimension.

La générosité démarre au niveau de l'âme. Elle est source inépuisable des deux choses essentielles à la santé holistique : l'énergie et la conscience. Donner devient spontané et facile, lorsque vous savez intimement que vous n'allez jamais manquer de ces deux ressources.

Mais c'est quoi alors être généreux d'esprit? Qu'est-ce qu'on donne vraiment?

Le cadeau le plus précieux que vous pouvez offrir autour de vous est celui de votre présence sincère et consciente. Alors que le véritable self est accueillant et sensible, le faux self agit plutôt comme une sorte de cuirasse qui à la fois mets de la distance et agresse. Nous l'avons développé afin de rentrer dans les cases, de répondre aux attentes, d'avoir l'approbation des proches et de la société en général. C'est souvent ce visage "masqué" que la plupart d'entre nous montre au monde.

Alors que les conditionnements sociaux peuvent nous intimider d'offrir notre "présence sans masque", cette peur est de mauvais conseil. En osant exprimer le self profond cela nous fortifie et nous libère de l'immense poids de cette armure. Celle-ci, de toute façon n'est rien d'autre que le produit de la peur de ne pas être accepté et aimé (!) tel que nous sommes.

Avec le courage d'afficher votre présence authentique, c'est votre intégrité d'esprit que vous offrez. Dans la médecine holistique on déconseille de retenir sa vérité. Tout ce qui est faux bloque l'esprit et empêche la circulation et la fluidité de l'énergie et de la conscience essentielles au bien-être. C'est en exprimant notre vérité que l'on affirme notre intégrité et que l'on consolide notre épanouissement physique et psychique. Il ne s'agit pas ici de sortir des "vérités absolues" mais d'offrir autour de vous toute la dimension de votre être sincère et unique.

Dans les familles ou quelqu'un souffre d'un problème d'addiction et que l'on couvre celui-ci de silence, cela donne à tous ses membres un sens d'impuissance qui ne fait qu'ancrer le problème plus profondément. Dire la vérité ouvre des portes de sortie et nous sort de l'état de résignation passive. Cela démontre que nous voulons aider, que nous sommes prêts à apporter notre soutien et nos forces à la résolution d'une difficulté.

Le self véritable (dans l'approche holistique on parle aussi d'âme) est harmonie, contrairement à l'ego qui est conflit et dualité. L'âme de chacun a une influence bienveillante sur les situations. Si nous demeurons conscients et focalisés sur nos intentions, sa présence a le pouvoir de transformer et de dénouer de nombreuses adversités.

La paix ramenant l'abondance - Elisabeth Vigée Le Brun, 1783
Partout aujourd'hui on entend parler de crise financière. Mais il n'y a pas de crise, pas de stock limité quand il s'agit des richesses de l'esprit:
  • la compassion
  • l'intelligence
  • la compréhension
  • l'humour
  • la créativité
  • l'attention
  • l'affection
  • l'amour
  • ...

Gardons également en tête que c'est principalement de la peur du manque d'affection dont les pics de nos carapaces se nourrissent ... et qu'il en va de même pour les carapaces piquantes de ceux qui nous entourent ;).

Alors, pour garder les choses simples, commençons par le commencement. Apprenons à nous donner à nous mêmes l'affection et l'attention dont nous avons si peur de manquer. Arrêtons d'être nos pires ennemis et commençons dés maintenant à

  1. arroser nos dialogues internes de pensées bienveillantes 
  2. introduire dans notre quotidien des moments "bulle". Des moments réservés à porter l'attention sur nous mêmes, à être à l'écoute de nos projets, nos envies, nos états d'âme, notre bien-être, à l'image de ce que ferait pour nous le parent "parfait" que personne n'a eu ;) Et oui, dans la route vers l'épanouissement personnel, impossible de sauter la case "apprendre à s'aimer". La méditation, une thérapie, des massages, des lectures, la musique, le rire, un bon repas ... ces petits plaisirs sont autant d'occasions de prendre soin de nous et de notre santé. 
A chacun de trouver la parade qui marchera pour lui. Le but étant de pratiquer, de se mettre en route, de prendre pleine responsabilité de son rôle de protagoniste dans la prise en main de sa santé. Et c'est ainsi que progressivement, la petite voix qui raconte du charabia va se taire, ou du moins baisser de volume. Vous savez, celle qui dit: "Je suis nul(le)", "Je ne vaux rien!", "Je ne suis pas intéressant(e)", "Je ne mérite pas ", "Je suis incapable". Celle avec laquelle nous polluons notre pensée, mais également notre corps. L'effet néfaste du stress sur notre physiologie n'étant plus à prouver.


La générosité et l'abondance de nos richesses spirituelles ainsi que la joie de les partager, pour ainsi dire, coulera de source. Doucement, mais surement, elle émanera de l'épanouissement éprouvé en mettant en pratique les suggestions énoncées ci-dessus.





samedi 16 mars 2013

Principe 4: Cultiver l'auto-référence



Qu'est-ce donc cette histoire d'auto-référence? Comme le nom l'indique il s'agit de se référer à soi (par opposition à se référer aux autres).
Lorsque votre point de référence se détache de l'ego conditionné vers votre conscience vous rentrez progressivement dans l'état dénommé d'auto-référence.
  • Vous ne vous sentez ni supérieur ni inférieur aux autres. 
  • Vos mécanismes de défense se relâchent, vous êtes ainsi plus en contact avec vos sentiments
  • Vos besoins de pouvoir, d'argent ou de contrôle s'apaisent
  • Vous n'êtes plus facilement offensé
  • Vous êtes détaché des résultats de vos actions ( hihi... je vous vois venir ... il ne s'agit pas non plus de faire n'importe quoi, mais bien d'agir en justesse avec votre conscience. En gros ce qui compte c'est l'intention, pas la peine de se monter le chou à envisager les multiples scénarios qui vont suivre ... ou pas)
Dans cet état de conscience il y a un sentiment de liberté immédiat, car ce qui nous emprisonne ce sont justement les contingents extérieurs: tout ce que nous ne sommes pas. Lorsqu'on lâche les obsessions de pouvoir et de contrôle, que l'on se détache des conséquences des actions qui nous semblent justes, nous jouissons d'une liberté infinie idéale à déployer de façon spontanée des choix épanouissants.
Ce phénomène est l'équivalent de celui de s'aligner avec son Dharma dans les philosophies et religions indiennes. Dharma: "ce qui doit être", "l'action juste". Vous n'êtes ni en train d'anticiper des conséquences, ni préoccupé par des souvenirs. Vous êtes littéralement aligné avec l'impulsion de l'univers.

Un dialogue interne conscient est un outil précieux pour développer cet état d'auto-référence. A chaque fois que vous vous regardez dans un miroir, même si cela ne dure que quelques secondes, prenez le temps de vous regarder dans les yeux et de répéter les trois principes suivants de l'auto-référence.

  • Je suis totalement indépendant de l'opinion que les autres se font de moi
  • Je ne suis inférieur à personne et personne n'est inférieur à moi
  • Je suis confiant et inébranlable face à tout défi

Regardez vous dans les yeux et voyez ses attitudes se refléter en retour. Fixez seulement les yeux et non pas l'expression faciale. Cherchez cette étincelle dans le regard qui reflète le feu de votre âme cachée tout au fond. Cet exercice peut vous paraître ridicule ou pathétique ... et bien vous ne perdez pas grand chose à essayer. Si cela peut vous faire rigoler un peu c'est déjà ça :D. Et pour ceux qui persistent, je suis persuadée que pratiquer ce "jeu" peut amener des profonds changements bénéfiques dans nos vies, même, (et j'ose dire: surtout!), chez ceux qui n'y croient pas du tout.

P.S. les enfants A...DO...RENT!



lundi 11 mars 2013

Guide de santé holistique: 8 principes de base


De nos jours, le mot holistique, est mélangé à toutes les sauces. De l'alimentation bio aux thérapies par les massages, aux suppléments de phytothérapie en passant, bien sûr par les médecines Orientales, on le retrouve partout. Ceci est révélateur d'une prise de conscience grandissante sur l'importance d'une approche globale de la santé. Je m'en réjouis, mais beaucoup de personnes se demandent ce qu'est vraiment cette histoire de santé holistique. Avec ce texte, je synthétise pour l'essentiel l'approche holistique, inspirée de l'Ayurveda, que D. Choprah enseigne à Harvard et Boston.

J'utilise ici le mot holistique dans sons sens original: "qui relève de l'holisme, qui considère le phénomène comme un tout intégré."

Ce "tout" est l'union de la pensée, du corps et de l'esprit. Cela signifie que nous sommes une totalité et non pas juste la somme d’innombrables éléments mouvants. Dans une approche holistique de la santé nous ne sommes pas divisés et lorsqu'on effectue un choix conscient, les bénéfices de celui-ci ont un impact sur chacun des aspects de notre santé. 

Notre bien-être est à la fois nourri par la qualité de alimentation, l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons et l'exercice physique, mais aussi par l'énergie et l'information que nous prenons à travers nos pensées et nos organes sensoriels (écouter de la musique, lire un livre, admirer un tableau, ...). Nous avons à la fois besoin de nourritures du corps et de nourritures de l'âme et ces deux sortes d'apports sont en permanente interaction afin de se compenser et se compléter.

Notre corps n'est pas une structure figée, il est en constant mouvement, à l'image d'un fleuve. Notre corps change et échange en permanence ses atomes et molécules avec le reste de l'univers. En ce moment précis des centaines de milliers d'échanges moléculaires sont en train d'avoir lieu à un niveau cellulaire et sont en train de changer nos corps plus vite que vous n'arrivez à changer votre tenue. Ces changements ne sont pas aléatoires. Ils desservent deux buts, celui d'animer la vie et celui de faire le tri dans ce qui est à préserver ou à rejeter. Pensez aux exploits de notre système respiratoire qu'à chaque inspiration oxygène nos organes et à chaque expiration nous débarrasse du dioxyde de carbone. Tout cela sans même qu'on ait à y réfléchir, juste à faire confiance et laisser faire.

Pourtant changer est également un choix. Notre corps contient un nombre infini de possibilités, mais il se tourne vers nous pour lui donner des orientations. Lorsque nous posons une intention, notre corps trouve à lui seul une voie afin de s'y adapter, même lorsqu'il s'agit d'expériences que la majorité des personnes décriraient comme "spirituelles".
Par exemple, des chercheurs ont découvert cette dernière vingtaine d'années la plasticité neuronale, c'est à dire, que contrairement à ce qui était initialement prit pour hypothèse, notre cerveau n'est pas "fixé" à la naissance. Ils ont trouvé qu'un changement de simples activités quotidiennes pouvait rapidement engendrer de nouveaux circuits neuronaux. Encore plus étonnant, des études prouvent maintenant que de simples activités mentales peuvent à elles seules altérer le cerveau. Un groupe de chercheurs en neurosciences a mené une étude auprès de moines tibétains et avec la coopération du Dalai Lama. Dans un laboratoire les moines ont été branché à des appareils d'IRM fonctionnelle (un scan du cerveau qui suit les changements en temps réel. Lorsque les moines méditaient sur la compassion les appareils d'imagerie cérébrale montraient que leurs cerveaux généraient les ondes gamma les plus intenses jamais observées en laboratoire. Les ondes gamma sont associées à la préservation des fonctions cérébrales et aux processus cognitifs supérieurs. 
Les moines avaient l'activité la plus intense dans le lobe pré-frontal gauche, une aire associée avec la joie et les états émotionnels positifs. Cette étude a eu une portée remarquable car cela a été la première fois que l'on a pu démontrer de façon concluante le fait que l'activité mentale a elle seule pouvait altérer le cerveau. Nous avons maintenant la preuve que la seule intention ou désir (dans ce cas le désir d'avoir plus de compassion) pouvait entraîner une adaptation cérébrale.
Il y a un corps des connaissances scientifiques croissant qui indique une connexion étroite entre la pensée, le corps et l'esprit et qui valorise les pratiques médicales qui tiennent compte de ses trois aspects.

Les huit principes de base ci-dessous ne vous diront pas quel régime il faut suivre. Ils ne vous diront pas non plus s'il vous faut prendre des vitamines. Ils offrent plutôt des suggestions de pratiques en vue de faciliter votre expérience de l'état d'intégrité, et l'épanouissement de votre façon unique d'être relié à l'univers, à mesure que vous prenez soin de nourrir votre corps, vos pensées et votre esprit.

Principe 4: Cultiver l'auto-référence

lundi 4 mars 2013

9 conférences TED sur le bonheur




Nos amis de chez TED nous proposent ici une playlist "Happy" avec 9 conférences faites par des curieux du bonheur: scientifiques, économistes, journalistes, écrivains, mais aussi Matthieu Ricard, biochimiste français devenu moine bouddhiste. Ci-dessous les versions sous-titrées en français.





1. Dan Gilbert, chercheur en Psychologie Positive à Harvard nous surprend avec une conférence captivante aux conclusions étonnantes. En gros elle pourrait s'intituler "Tout ce dont vous pensez avoir besoin pour atteindre "le bonheur" et en quoi vous avez tout faux". Le côté positif de ses révélations, c'est que finalement cela serait bien plus facile qu'on n'aurait tendance à se l'imaginer.



2. Je vous laisse découvrir quel est le lien que Malcolm Gladwell, journaliste et écrivain, fait entre les sauces spaghetti et le débat sur le bonheur.



3. Mihaly Csikszentmihalyi, LE psychologue au nom imprononçable, auteur de la fameuse théorie du "Flow", qu'il nous présente ici en version condensée.
C'est rigolo de l'entendre raconter comment il a trouvé sa passion par l'étude de la psychologie un jour où, par un concours de circonstances improbables (oserais je parler de "synchronicité"), il s'est retrouvé dans une conférence sur les soucoupes volantes animée par Carl Gustav Jung.




4. Michael Norton, de L'Université de Cambridge, partage des récentes recherches sur comment l'argent peut effectivement acheter le bonheur ... à condition qu'on ne le dépense pas pour soi-même.




5. Barry Schwartz nous explique avec beaucoup d'humour et de pertinence pourquoi c'était "bien mieux quand tout était bien pire". J'adore! Surtout ses caleçons :D. Je vous suggère d'aller également jeter un oeil sur ses autres vidéos. Dommage que la traductrice bénévole ait ici raté le titre. Il s'agit, bien sur, du "paradoxe du choix".


6. Graham Hill, designer connu et reconnu a aussi son mot à dire: cinq minutes ... simple et efficace. Le message est passé, en ce qui me concerne.



7. Le chercheur en biochimie devenu moine. Matthieu Ricard, porte-parole en Occident de la pensée Bouddhiste, nous expose ici ses hypothèses sur la recherche du bonheur avec la joie, légèreté et pertinence qui le caractérisent. Il finit également cette conférence par la présentation des plus récentes recherches en neurosciences sur les bénéfices de la méditation.



8. Par ici, ça parle vacances et coloscopie. Daniel Kahneman, lauréat du prix Nobel et précurseur de l'économie comportementale, nous présente des nouvelles perspectives sur l'épanouissement humain avec d'importantes répercussions sur les sciences économiques, les politiques publiques, mais également sur notre propre conscience.



9. Ron Gutman passe en revue une pile d'études sur le sourire :) ... conférence qui vous donne la banane en sept minutes seulement. Souriez! C'est contagieux et bon pour la santé, scientifiquement prouvé!



jeudi 28 février 2013

Prière "Mindfullness" d'un cardinal?

Je ne suis pas catholique et à vrai dire, dans ce mic mac d'adjectifs que l'on peut utiliser afin de se classer dans une catégorie d'appartenance religieuse, celui avec lequel je m'identifie le plus est 'agnostique'.

Avec mes patients, il nous arrive souvent d'échanger sur leurs sources de petits bonheurs au quotidien (et oui ... pour apprendre à cultiver le bonheur, faut bien commencer par identifier ce qui nous en procure). Il n'est pas rare que leurs pratiques religieuses soient évoquées: le réconfort d'une prière, le plaisir de retrouver les siens lors de la sortie hebdomadaire à la mosquée ou à l'église, ... 

Un jour, une patiente, dame d'un certain âge, au regard espiègle et étincelant, voulait à tout prix me convaincre de l'accompagner à la messe parce que selon elle, c'était "génial" :). Cette sympathique dame très croyante et pratiquante, n'a pas réussi à me convaincre à "rejoindre sa chapelle", mais lors de notre dernier rendez-vous elle m'a sorti un petit cadeau de son sac à main et m'a tendu un papier découpé avec les mots ci-dessous. En me l'offrant elle a ajouté: "Tenez, cette prière est pour vous. Elle me fait penser à nos conversations. Ça va vous plaire, j'en suis sure."

Le Cardinal Mercier écrivait : « Je vais vous révéler un secret de sainteté et de bonheur : Si tous les jours pendant cinq minutes vous savez faire taire votre imagination, fermer vos yeux aux choses sensibles et vos oreilles à tous les bruits de la terre pour entrer en vous-mêmes, et là, dans le sanctuaire de votre âme baptisée, qui est le temple du Saint-Esprit, parler à ce divin Esprit, en lui disant : O Esprit-Saint, âme de mon âme, je vous adore, éclairez-moi, guidez-moi, fortifiez moi, consolez-moi ; dites-moi ce que je dois faire, donnez-moi vos ordres; je vous promets de me soumettre à tout ce que vous désirez de moi et d’accepter tout ce que vous permettrez qui m’arrive, faites-moi seulement connaître votre volonté. »

Il ajoutait : « Si vous faites cela, votre vie s’écoulera heureuse, sereine et consolée, même au milieu des peines car la grâce sera proportionnée à l’épreuve vous donnant la force de la porter, et vous arriverez à la porte du Paradis chargé de mérites. Cette soumission au Saint-Esprit est le secret de la Sainteté. »

Ce petit papier je l'ai gardé et je le relis assez souvent (il me sert parfois de marque page). Je trouve que la suggestion de ce cardinal a une similitude frappante avec les principes de la méditation de pleine conscience. De plus cette petite prière m'a appris une grande leçon de tolérance et d'humilité. Pour moi, agnostique, certains mots tels que "Prière", "Saint Esprit" et "Paradis" m'auraient agacés. J'aurais d'ailleurs d'emblée rejeté l'idée que je puisse retirer quoi que ce soit d'un texte rédigé par un cardinal. Cette attitude arrogante, m'aurait empêché de saisir les rapprochements, pourtant si justes que cette dame avait perçu. En effet, on trouve dans cette petite prière une très bonne synthèse de ce que de nombreux neuroscientifiques ont pu modéliser avec d'autres concepts. Cela illustre aussi de façon très imagée l'importance de venir régulièrement se réfugier et se nourrir au centre de sa propre conscience. C'est en rendant des visites répétées à cet endroit, détaché de notre imagination et centré dans nos valeurs existentielles profondes, que les actions quotidiennes qui mènent à une vie épanouie prennent forme ... et sens.

Bonne journée, Namasté et ... euh Amen aussi :D

mardi 26 février 2013

Les 7 mythes de la méditation



Malgré l'engouement de popularité dont bénéficie actuellement la méditation, des incompréhensions subsistent sur cette pratique. Elles agissent souvent comme des barrières qui empêchent nombreuses personnes d'essayer de s'y lancer et ainsi profiter de ses bénéfices de santé.

Ci-dessous une démystification de 7 freins courants:

#1: Méditer est difficile.
Cette croyance est ancré dans l'image de la méditation en tant que pratique ésotérique réservé aux personnes adeptes d'une foi spirituelle intense. En réalité, lorsque vous avez des instructions de la part d'un guide expérimenté, méditer est une pratique dont l'apprentissage peut être à la fois facile et amusant. Les techniques peuvent être aussi simples que de se concentrer sur la respiration ou bien de répéter en silence un mantra dans sa tête. Une des raisons pour lesquelles méditer peut paraître difficile c'est lorsqu'on s'acharne à atteindre un état de concentration "parfait", que l'on s'attache trop au résultat de la séance de méditation ou bien que nous ne sommes pas certains de le faire correctement. Apprendre à méditer avec quelqu'un qui est qualifié pour l'enseigner est un bon moyen de s'assurer que cet apprentissage est amusant et vous aide à en profiter un maximum. Un bon enseignant est celui qui vous aide à comprendre vos expériences de méditation et vous aide à dépasser les freins les plus courants afin que vous en fassiez une pratique quotidienne de santé.

#2: Il faut calmer l'esprit si l'on souhaite réussir sa pratique de méditation
Ceci est probablement le mythe numéro 1 sur la méditation et celui qui fait que tant de personnes abandonnent frustrés. Méditer n'est pas arrêter de réfléchir ou essayer de vider la pensée. Ces deux approches ne font que accroître le stress et le brouhaha dans nos têtes.
On ne peut pas arrêter ou contrôler les pensées, mais nous pouvons, par contre, décider de l'attention qu'on y porte. Malgré le fait qu'on ne puisse pas imposer le calme à notre esprit, à travers la méditation nous pouvons apprendre à focaliser notre attention sur le calme qui se trouve dans l'espace entre les pensées. Cet espace, parfois nommé de "gap" (ndlt : trou, brèche, ouverture, ...), en est un de conscience pure, de silence et de paix. Lorsqu'on médite on utilise un support d'attention, tel que la respiration, une image ou un mantra. Ceci permet à notre esprit de se détendre et de se laisser glisser progressivement à l'intérieur de cet espace de conscience silencieuse. Lorsque les pensées arrivent, et elles le feront inévitablement, nous n'avons pas besoin de les juger ou bien de les repousser. Il suffit de ramener en douceur notre attention vers l'objet d'attention. A chaque séance il y a des moments, aussi brefs soit-ils, parfois seulement quelques microsecondes, où l'esprit plonge dans le "gap" et ressent l'expérience rafraîchissante de cet état de conscience pure. Avec une pratique régulière vous allez apprendre à atteindre et à maintenir cet état de conscience et de silence de plus en plus facilement.

Rassurez-vous, même si vous avez l'impression que vous avez été attaché à vos pensées tout le long de la séance, vous tirez tout de même des bénéfices de votre pratique. Vous n'avez rien fait de travers, ni perdu votre temps. Lorsque David Simon, co-fondateur du Chopra Center, enseigne la méditation il souligne souvent à ses élèves: "La pensée  Je suis en train de penser est peut-être une des pensées les plus importantes que vous avez jamais eu. Avant d'avoir cette pensée, vous ne saviez peut-être même pas que vous aviez des pensées. Vous pensiez probablement "être" vos pensées."
En effet, le simple fait de remarquer que vous êtes en train de penser, de vous observer en train de penser, est une percée considérable. Cette étape démarre le déplacement de votre point de référence interne de votre ego vers votre conscience. Lorsque vous vous identifiez de moins en moins à vos pensées et à vos expériences, vous allez sentir grandir en vous un sentiment de paix intérieure et d'ouverture à de nouvelles possibilités.

#3: Cela prend des années de dévouement et de pratique intense pour tirer des bénéfices de la méditation 
Les bénéfices de la méditation sont à la fois immédiats et à long terme. Vous pouvez ressentir des bénéfices dés la première fois que vous vous asseyez pour méditer et lors des premiers jours du démarrage d'une pratique quotidienne. De nombreuses études scientifiques ont mis en évidence des effets profonds de la méditation sur la physiologie corps-esprit en seulement quelques semaines de pratique. Par exemple, une de ces études, menée par l'université de Harvard et l’Hôpital de Massachusetts a trouvé qu'en seulement 8 semaines de pratique, les participants on constaté une baisse d'anxiété et plus de sérénité. Cela a également entraîné une croissance significative des aires du cerveau associées à la mémoire, l'empathie, la conscience de soi et la régulation du stress.
Il n'est pas rare d’entendre des débutants témoigner,  qu'ils ont réussi pour la première fois en plusieurs années, à bien dormir toute une nuit, après seulement quelques jours de pratique
D'autres bénéfices connus de la méditation sont celui d'améliorer la capacité de concentration, de baisser la tension artérielle et de développer les fonctions immunitaires.

#4: Méditer c'est fuir.
Le but réel de la méditation n'est pas celui de débrancher et de fuir la réalité, mais de se connecter à son véritable "Self", cet aspect éternel de nous mêmes qui reste immuable malgré le constant changement des circonstances externes de la vie. Dans la méditation vous plongez en dessous de la surface du brouhaha de votre esprit, qui a tendance à être rempli de pensées répétitives au sujet de vos préoccupations passées et futures, afin d'atteindre le point tranquille et silencieux de votre conscience pure. Dans cet état de conscience, vous lâchez toutes les histoires avec lesquelles vous vous bercez au sujet de qui vous êtes, ce qui vous limite, vos défauts - et vous expérimentez la fait que votre "Self" profond est infini et illimité.
Avec une pratique régulière vous nettoyez votre fenêtre de perception et votre clarté d'esprit augmente. Alors que certaines personnes se servent de la méditation comme d'une sorte de fuite, un moyen de faire l'impasse d'émotions non "digérées", cette approche va à l'encontre de tout apprentissage judicieux de la méditation et des techniques de pleine conscience. En effet il existe une grande variété de techniques de méditation qui ont été spécifiquement développés afin d'identifier, mobiliser et relâcher un vécu émotionnel traumatisant ou dont on a du mal à se libérer. Si vous êtes actuellement concerné par cela nous vous recommandons de travailler avec un thérapeute. Celui-ci vous aidera à explorer en sécurité et guérir des souffrances passées ce qui vous permettra de revenir vers votre état naturel d'intégrité et d'amour (ndlt: les américains aiment bien parler d'amour :) ).

#5: Je n'ai pas assez de temps pour méditer.
Il y existe de nombreux businessmen et de managers très actifs qui n'ont pas raté une séance de méditation en vingt cinq ans, et si vous choisissez de faire de la méditation une de vos priorités il en sera de même pour vous. Si vous avez le sentiment que votre agenda est trop rempli, rappelez vous que quelques minutes de méditation c'est toujours ça de pris. Nous vous encourageons à ne pas vous dissuader de méditer même lorsque vous vous dites qu'il est tard ou bien que vous vous sentez trop somnolent.
De façon paradoxale, plus vous passez du temps à méditer de façon régulière, plus vous allez avoir du temps. Lorsqu'on médite on plonge dans le domaine intemporel de la conscience, l'état qui est source de tout ce qui se manifeste dans l'univers (ndlt: yeah, new age power!). Notre respiration et le rythme cardiaque ralentissent. La pression artérielle baisse et notre corps réduit la production des hormones de stress ainsi que d'autres composants chimiques qui accélèrent le processus de vieillissement et nous donnent la sensation de courir contre la montre.
Pendant la méditation, nous nous retrouvons dans un état d'alerte reposé qui est extrêmement rafraîchissant pour le corps et pour l'esprit. Lorsque quelqu'un persiste avec son rituel de méditation, il remarque presque invariablement qu'il arrive à accomplir plus de choses tout en faisant moins. Au lieu de se battre afin d'atteindre des objectifs, il passe plus de temps dans le "flow" aligné avec l'intelligence universelle qui orchestre tout. (ndlt: pour les sciencegeeks dont j'entends les dents grincer ... Mihály Csíkszentmihályi a une théorie "scientifiquement" costaude sur ce sujet ;) )

#6: Méditer est une pratique spirituelle ou religieuse.
Méditer est une pratique qui nous amène au delà du bavardage de l'esprit dans un espace de calme et de silence intérieur. Cela ne requiert pas de croyance spirituelle spécifique et de nombreuses personnes d'orientations religieuses très diverses pratiquent la méditation sans que cela ne les mettent en conflit avec leurs croyances. De nombreux méditants n'ont aucune croyance religieuse particulière, sont athés voir même agnostiques. Ils méditent en vue d'éprouver l'état de calme intérieur que cela procure ainsi que pour les nombreux bénéfices physiques et émotionnels que cela leur apporte: baisse de tension artérielle, réduction de stress, sommeil réparateur. La méditation aide à enrichir nos vies. Cela nous permet de trouver de la joie et de vivre pleinement nos activités quotidiennes, quelles qu'elles soient ( s'occuper des enfants, évoluer dans sa carrière professionnelle, sports, loisirs ...).

#7: Je suis sensé avoir des expériences transcendantales avec la méditation
Certaines personnes sont déçues lorsqu'elles n'ont pas des expériences intenses lorsqu'elles méditent, telles que voir des couleurs, léviter, entendre une chorale d'anges ou une sensation d'illumination. Malgré le fait  que l'on puisse éprouver une grande variété d'expériences magnifiques quand on médite, dont des sensations de bonheur absolu et d'unité avec l'univers, celles-ci ne sont pas le but de la pratique.
Les véritables bénéfices de la méditation sont ce qui se passe ensuite, durant les heures de la journée où l'on mène notre train train quotidien. Lorsqu'on émerge de la séance de méditation on ramène une part de quiétude et de silence avec nous. Ceci nous permet d'être plus créatif, centré, compatissant et aimant, envers nous mêmes et envers tous ceux que l'on croise.

(ndlt: ... et sur ces belles paroles je m'en vais faire ma petite méditation du jour )

Traduction assez libre de:

http://www.chopra.com/ccl/7-myths-of-meditation/

lundi 25 février 2013

La thérapie du bien-être de G. Fava (2003)



Le psychiatre Giovanni Fava se bat depuis des années contre la sur-médicalisation en psychiatrie et la fausse route prise par les professionnels de la santé mentale qui se centrent seulement sur la réduction des symptômes de leurs patients.

Il défend notamment que la notion de bien-être soit incorporée dans la définition de guérison du DSM-IV (... en gros la bible de la psychiatrie). Et rappelle que la santé ne se réduit pas à l'absence de souffrance et de symptômes. En conséquence, son modèle de prise en charge thérapeutique ne consiste pas seulement à réduire le « négatif », mais aussi (et surtout) à cultiver le « positif ». Son approche thérapeutique (et de développement personnel) est basée sur le modèle multidimensionnel du Bien-Être (BE) de Ryff & Singer (1998). 

Le principe des interventions qu'il a imaginés est celui d'amener le patient vers un niveau d'épanouissement des six composantes de BE ci-dessous : 


Composantes
Niveau "Optimal"
Maîtrise de l'environnement
La personne a un sens de maîtrise et de compétence dans la gestion de son environnement; elle contrôle ses activités extérieures; sait saisir les opportunités; est capable de créer ou choisir des contextes adaptés à ses besoins et valeurs personnelles
Développement personnel
La personne a un sentiment de croissance personnelle ; est ouverte à des nouvelles expériences; a le sentiment de réaliser son propre potentiel; est conscient de son évolution dans le temps
Buts et sens de la vie
Le personne a des projets dans la vie et une orientation; elle sent qu'il y a une raison à sa vie présente et passée; elle nourrit des croyances qui donnent un sens à son existence
Autonomie et indépendance
La personne est auto-déterminée et indépendante; elle se sent capable de résister à des pressions sociales; régule son comportement; se compare à ses propres standards
Acceptation de soi
La personne a une attitude positive envers elle-même; elle accepte ses bons et mauvais côtés; accepte son passé
Relations positives à autrui
La personne entretient des relations chaleureuses et de confiance avec les autres; elle se sent concernée par le bien-être des autres; est capable d'empathie, d'affection et d'intimité

Pour cela le thérapeute doit proposer une prise en charge brève et individuelle aménagée sur 8 sessions de 30-50 minutes chacune. Les entretiens sont espacés d'une à deux semaines. Toutefois ce cadre peut être légèrement adapté selon les besoins et le degré d'adhésion du patient.

Le principe fondamental derrière la thérapie du BE (bien-être) de Fava est l'utilisation quotidienne d'un journal structuré où le patient doit noter des éléments relatifs à son vécu quotidien. Le thérapeute invite ainsi le patient à identifier dans un journal des épisodes de BE, à en rapporter les circonstances et à y attribuer une évaluation de 0-100 de l'intensité de BE ressentie. 

Cette prise de notes, ainsi que le dialogue avec le thérapeute sont supposés accroître la capacité d'auto-observation de l'individu relativement à son aptitude à ressentir des états de bien-être. Cette première prise de conscience serait le point de départ pour que le patient devienne acteur dans sa propre quête de mieux-être.

Lors des entretiens, Fava préconise que le thérapeute utilise des méthodes issues des courants cognitivo-comportementaux, telles que la restructuration cognitive (modification de pensées automatiques ou irrationnelles), la planification de tâches (prescription de moments de détente, exposition graduée à des nouvelles expériences), la résolution de problèmes ou encore l'affirmation de soi. Cependant, à l'inverse des techniques TCC (Ellis, Beck, ...), on amorce la réflexion à partir des situations de bien-être et non pas des situations de détresse psychologique.

Fava découpe son approche thérapeutique en trois stades différents, ayant chacun des buts et des formes d'accompagnement appropriés. 

Lors des sessions initiales, le défi premier, surtout pour des patients dépressifs, est celui d'être capable d'identifier des situations de BE. Le thérapeute se doit alors de renforcer la prise de conscience que ces moments existent même lorsqu'ils semblent difficiles à repérer. 

Dans un deuxième temps, une fois des moments de BE reconnus, le travail des sessions intermédiaires consiste à identifier, parmi les 6 domaines de Ryff, ceux qui sont affectés par des pensées irrationnelles/automatiques. Pour cela le patient est invité à inscrire dans son journal, non seulement les moments de BE ainsi que leur intensité, mais aussi les circonstances (pensées, croyances) qui ont amené à l'interruption de celui-ci. Pour le thérapeute il s'agit durant ce stade de faciliter la prise de conscience autour de ces pensées hostiles au sentiment de BE. C'est aussi à ce moment là que le thérapeute va chercher à renforcer ou prescrire des activités ou comportements susceptibles d'augmenter le BE du patient. 

Finalement, les dernières sessions sont consacrées à introduire progressivement, les 6 dimensions du BE de Ryff en fonction de ce qui est rapporté dans le journal. Il s'agit d'une approche "éducative", que l'on retrouve souvent dans les courants comportementalistes, dont le but est, en quelque sorte, de donner aux patients les clés qui lui permettront de prendre la relève et d'être autonomes à la fin de l'accompagnement.

Malgré le fait que l'approche de Fava comporte des aspects purement comportementaux, c'est surtout sur le versant cognitif que se centre sa Thérapie du BE. Les capacités d'auto-observation et de prise de conscience du patient, vont selon elle, déterminer fortement le rythme d'avancement ainsi que l'issue de la prise en charge. Fava envisage les changements de comportement comme étant plus souvent la conséquence (et l'aboutissement) de changements de schémas de représentation que l'inverse. Cette particularité suscite la question de la pertinence d'une telle prise en charge auprès de populations pour qui l'élaboration cognitive poserait difficulté.

Références bibliographiques ... pour aller plus loin:

Fava, G. (1999, July). Well-being therapy : Conceptual and technical issues. Psychotherapy and Psychosomatics, 68(4), 171-179

Fava, G.A., & Ruini C. (2003) Development and characteristics of a well-being enhancing psychotherapeutic strategy : Well-being therapy. Journal of Behavior Therapy and Experimental Psychiatry,34,45-63

Keyes, C., Shmotkin, D., & Ryff, C. (2002). Optimizing well-being : The empirical encounter of two traditions. Journal of Personality and Social Psychology, 82(6), 1007-1022 Ryff, C., & Singer, B. (1998, January). The Contours of Positive Human Health. Psychological Inquiry, 9(1), 1.


http://www.icpm.org/html/exec/fava.html