vendredi 12 juillet 2013

Les 2 raisons pour lesquelles je médite - Récit intime d'un plongeon intérieur




The inner ocean - Christian Schloe on the web
On ne compte plus les articles qui nous invitent à tenter la pose du lotus en nous démontrant par A+B que "Méditer c'eeeeeeeest bieeeeeeen!". 
Imagerie cérébrale, technologie de pointe et analyses statistiques, les résultats convergent. Les plus hautes sphères de la science (Harvard, Stanford et compagnie) s'accordent aujourd'hui pour dire qu'il est grand temps de rajouter la méditation à la liste de nos rituels quotidiens de santé.

... MAIS si vous êtes comme moi, en ce domaine aucune analyse statistique, ne vaut le bon vieux témoignage perso et intime, je vous laisse donc ici le mien.

Les raisons pour lesquelles je me suis mise à méditer sont simples et au nombre de deux
             Le désespoir
             La confiance


J'avais 30 ans, quand j'ai senti ma vie s'écrouler comme un château de cartes. Deux décès dans ma famille proche, séparation, projet professionnel écroulé ... je vous passe les détails. Poufff, j'étais seule au monde et tout était à terre. C'était en tout cas ainsi que je le vivais. Il ne me restait plus qu'à observer avec consternation mon constat d'effondrement de trois décennies d'existence. Je naviguais à la dérive, et pas très allègrement, parmi les débris.

Bref, vous l'avez compris, c'est le cas de dire que je n'étais pas très bien dans ma peau ... :)

La méditation, j'avais déjà lu à ce sujet, essayé ... puis laissé tomber. La j'y revenais mue par un élan qui tenait plus du désespoir et de la résignation que des intentions nobles de vouloir développer ma compassion ou mon potentiel humain. La recherche d'épanouissement et de bien-être n'en parlons pas. De là où je regardais défiler ma vie ces concepts relevaient du mythe romanesque.

Méditer, au départ n'a pas toujours été une partie de plaisir. J'ouvrais les vannes qui laissaient jaillir trois décennies d'émotions non digérées. Après des séances de 30 minutes je me sentais souvent plus détendue ... mais pas toujours. Puis il faut aussi avouer que ce face à face avec soi-même peut parfois se révéler profondément ennuyeux et nettement moins séduisant que de passer ce temps à faire du clic sur internet.

J'ai persévéré car quelque part, mon intuition m'a soufflé à l'oreille que le plongeon intérieur était la route et aussi donc ... par désespoir ... car je n'en pouvais plus de mon état.

Your soul is like a tree -  Christian Schloe
Après quelques longs mois à côtoyer mes pires démons dans un "no-mans land" existentiel je touchais le fond. Il était là: tout autour de moi, plat, silencieux, vaste et majestueux. Contrairement à toutes mes attentes y être, était apaisant, régénérant et enveloppant de douceur. Et c'est à ce moment là que j'ai eu un déclic. J'avais touché ma pierre philosophale à moi, mon désespoir s'est fait espoir.

... en gros "j'ai vu la lumière" au bout du tunnel, ou pour être plus juste avec mon vécu: la "lumière" rayonnait: au bout, en amont, en dessous, au dessus, à l'intérieur et tout autour du tunnel jusqu'à le faire disparaître ...pouff ... envolé en poussière d'étoile ...

Ce jour a marqué un tournant dans ma vie. J'avais retrouvé confiance en moi et en la vie en général. Progressivement, un voile gris était ôté de mon regard et la lourdeur gluante que je portais s'est mise à évaporer. Je me sentais de plus en plus légère. Apaisée et remplie d'une force à la fois douce et inébranlable. 

Le plus impressionnant dans tout cela, c'est que je l'avais fait "toute seule" comme une grande, grâce à ma pratique de la méditation, et je trouvais cela absolument génial!

Certes, je n'arrive pas à accéder à chaque fois à l'état extatique décrit au-dessus, mais dorénavant ce n'est plus seulement quelque chose lu dans un livre ou une analyse statistique dans un article scientifique, je l'ai vécu! Je n'ai pas besoin d'argent, ni de fumer un pétard, ni de billet d'avion pour me rendre à mon "paradis intérieur". Non. C'est là, à ma portée, à chaque instant et en chaque lieu, TOUJOURS ET PARTOUT et cela ne tient qu'à moi de garder la voie qu'y mène libre et désencombrée! Oué bon, ok ... je n'en suis pas encore au point de réussir à méditer en pleine rue de Béthune pendant la braderie de Lille, mais je m’entraîne :D! ... et c'est cela le plus important. 

Depuis je n'ai pas oublié cette odyssée personnelle que la méditation m'a aidé à traverser. Comment pourrais-je?! 

Je continue de méditer quotidiennement. Plus du tout par désespoir, mais avec joie et par engagement envers moi-même. Il n'est pas question que je laisse à l'abandon ce refuge intérieur, à la fois rayonnant de mystère et éclatant de simplicité. Aussi, comme le dit une amie: "Je médite comme je paye ma mutuelle. Je le fais tout le temps, pour me réjouir de pouvoir compter dessus les jours où j'en ai besoin."

Mon expérience m'a donné la confiance et la foi qu'en développant ma pratique de méditation, je m'épanouirai au delà-même de ce que je crois aujourd'hui possible ... et voilà, c'est tout! 
Je ne veux convaincre personne, je suis d'ailleurs une bonne tête de mule: la dernière personne à se laisser convaincre par qui ou quoi que ce soit. Néanmoins j'ai toujours apprécié lire un témoignage et c'est pour cette raison que je partage ici le mien, en vous souhaitant très sincèrement à tous de réussir à trouver la route vers votre petit havre de paix intérieur, que ce soit par la méditation ... ou pas :).


p.s. si vous aimez les images allez faire un tour sur: http://www.redbubble.com/explore/christian+schloe

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