lundi 8 décembre 2014

Les trois choix face à l'enfant qui "tape une crise" ... puis une petite poignée de réflexions





Ce matin j'ai croisé sur le net:
"Face au "débordement émotionnel" d'un enfant (certains utilisent le terme "comédie", "crise", ...) un adulte a trois choix:
1) Punir l'enfant pour forcer l'arrêt du débordement émotionnel
2) Ignorer la crise et espérer que le débordement cesse de lui-même
3) Guider l'enfant à développer des comportements qui l'aide à traverser ses débordements émotionnels.
Quelle réponse reflète et apprend l'intelligence émotionnelle?
Quelle réponse choisissez-vous?
          L.R.Knost "


Alors, le parent parfait (qui par définition n'existe pas) choisirait probablement la réponse 3. Quoique, selon moi, on peut méditer sur la question ... un autre parent parfait (imaginaire, lui aussi) pourrait défendre son penchant pour la réponse 2. Moi-même (réelle,donc imparfaite) je suis d'avis que de laisser passer une tempête sans y accorder trop d'attention est souvent l'attitude la "plus sage" à avoir ... et pas toujours la plus facile!

Quoi qu'il en soit, j'espère que que nous sommes de plus en plus nombreux à être d'accord sur le fait que la réponse 1, n'apporte pas de pierre à cet édifice qu'est l'éducation d'un enfant.

Pour une illustration de la réponse 1, il suffit de vous rendre dans un lieu bondé de monde. Ces lieux sont propices aux débordements émotionnels (la foule, les lumières, le bruit, les pubs, la frustration des "trucs qu'il aimerait avoir ou faire mais ... hélas ... n'a pas le droit ... c'est l'overdose neurophysiologique. Dans ces environnements, le cocktail rate rarement et on repère sans grande difficultés des enfants qui (littéralement) craquent et ... beaucoup trop de ces petits qui en prime se font crier dessus.

Ma suggestion "bonheur" du jour, pour un monde meilleur (j'y crois, si, si), est que tous les parents et éducateurs (ou du moins ceux qui cherchent à ne pas être trop imparfaits) réduisent leur recours aux punition pour faire face à ces situations et se renseignent sur des alternatives éducatives.

Pour plus de ressources concernant ce sujet vous pouvez vous rendre là: 
http://www.littleheartsbooks.com/2013/12/29/toddlers-tantrums-and-time-ins-oh-my-2/.

Vous, qui n'êtes pas parent. Par pitié! Ne soyez pas l'adulte ronchon et aigri qui murmure dans sa moustache "Aaaah, il l'aurait pas volée celle-là, le petit morveux!".
Soyez plutôt celui qui donne un regard de soutien envers l'enfant, mais surtout envers ce parent, pour qui ce n'est fichtrement pas facile de garder le sang froid et le cœur ouvert face à sa progéniture qui crie et s'agite en plein milieu de "la place publique" ... il suffit parfois de si peu ... C'est tellement important pour un parent de se sentir soutenu, plutôt que pointé du doigt.

Ces articles sur les débordements émotionnels parlent souvent d'enfants entre 2-4 ans, mais j'aime m'amuser à transposer ce qu'on y apprend aux situations de notre quotidien d'adultes. Adultes dont les enfants intérieurs débordent encore ... parfois.

Regardons donc un peu ... dans nos lieux de travail, dans nos vies de famille et de couple! Avez-vous essayé de repérer les manifestations de l'enfant intérieur "débordé" de votre chéri(e) ou de votre collègue? Vous savez? Quand il(elle) s'accroche à son "point de vue" comme un petit qui s'accroche à son jouet? Quand il(elle) s'emporte tellement que tout dialogue devient impossible? Et si nous tentions un nouveau regard? Non, non pas un regard moqueur, vous m'aurez compris, mais en osant y accorder notre regard tendre et amusé. C'est drôle, très efficace pour ne pas faire monter le débordement comme des œufs en neige,  puis ça l'incitera à en faire de même quand ce sera au tour de notre enfant intérieur de s'exprimer ;).

...parce que oui, *the* révélation (!), nous aussi ça nous arrive d'être débordé(e) par nos états d'âme ... si ce n'est pas le cas, surtout, surtout laissez-nous vos secrets et astuces.

Et sinon? Vous ... envers vous-mêmes? Comment réagissez-vous envers vous-mêmes, quand vous sentez que vous êtes en pleine tempête? En colère, triste ou frustré(e)? Est-ce que vous vous "punissez" intérieurement? Est-ce que vous arrosez votre tempête intérieure d'un discours empli de réprimandes et de jugements ? ... En gros, est-ce que vous vous punissez avec des phrases du style "Oohh, vraiment t'es trop null(e) de t'énerver comme ça", "Tu t'emportes pour un rien! T'es ridicule", "Mais arrête de pleurer, tu n'es qu'un gros(se) gamin(e)!" ... etc. etc. ... vous connaissez la chanson, n'est-ce pas?

Un débordement émotionnel est une vague d'hormones qui parcourt votre corps et qui a des tas d'effets aussi variés que déstabilisants sur le fonctionnement de vos organes et de vos muscles (mâchoires qui se serrent, ventre qui se crispe, respiration qui se coupe ou bien s’accélère, doigts qui picotent, pupilles qui se dilatent/contractent ...). Ces auto-réprimandes avec lesquelles vous vous punissez ... en gros ... ça revient à jeter de l'huile sur un corps déjà en feu.


Et si nous essayions, petit à petit d'adopter une nouvelle attitude, plus bienveillante, envers nos états d'âme? Nous sommes de grands enfants maintenant!



C'est à nous de jouer!






P.S. Ce n'est pas la peine de commencer à s'auto-réprimander, du fait qu'on s'auto-réprimande ... vous voyez le truc? Ça c'était juste le petit "à parte" pour les ceintures noires dans l'art de la prise de chou.








mercredi 4 juin 2014

Deux objets très "bizarres"

Vous avez envie de vous lancer dans le cheminement vers plus de bien-être mais vous ne savez pas par où commencer? Vous n'avez pas peur d'essayer des choses nouvelles? Vous ne craignez pas le regard ébahi des adultes ou enfants qui partagent votre foyer? Et bien, voici une idée! Ou plutôt deux idées :).

Procurez-vous ça:

puis ça:



Ces deux objets nous viennent de la tradition ayurvédique et font partis depuis des millénaires des rituels de santé des yogis. Alors, pour le premier, il s'agit d'un gratte langue en cuivre. Il sert, comme son petit nom l'indique à ... suspens ... se gratter la langue :). Vous vous demandez probablement "Mais à quoi bon se gratter la langue?" ou encore "Mais, ma langue ne me démange pas particulièrement!".  Et bien ça sert à la débarrasser des déchets et des toxines que le processus de digestion y dépose sous forme de "pâte blanche" (un article assez complet: ici pour les anglophones). Ce petit rituel de grattage de langue est à pratiquer le matin au réveil. A la maison il est rangé avec les brosses à dents. J'aime! Pour la sensation de fraîcheur que cela procure. Puis, ce serait tout de même bien dommage de ravaler toutes ces toxines que notre corps a eu tant de mal à venir déposer, pour ainsi dire, au pas de la porte, sur le bout de nos langues. (A défaut d'en acheter un vous pouvez aussi vous servir d'une cuillère, mais on en trouve pour moins de 10 euros).

Vous êtes prêt?

Le deuxième objet "bizarre" est un  "neti pot". Après s'être gratté la langue, on passe au ... lavage de nez.

Vous jetez dans ce récipient une pincée de fleur de sel et de l'eau tiède et le tour est joué. C'est parti pour débarrasser vos sinus de toutes les impuretés qu'il accumule durant la journée ... surtout si vous habitez en ville!!! Cet objet se trouve en vente sous une multitude de formes, couleurs, matériels et prix, en pharmacie, sur le net ou bien dans des boutiques spécialisées (yoga, bien-être, etc.). Vous trouverez sans difficulté des modes d'emploi détaillés de son utilisation (ainsi que des photos hilarantes!) sur le web, mais le principe est assez simple:

  1. on teste la température de l'eau sur le poignée (surtout pas trop chaud!)
  2. on se penche légèrement en avant sur l'évier
  3. on respire par la bouche tout en versant de l'eau par une narine et en la faisant ressortir par la narine opposée
  4. on recommence avec la narine opposée


C'est sensé faire des miracles pour les personnes souffrant d'allergies ou bien de sinusites chroniques. 


Voilà! Avec ces deux objets vous allez pouvoir donner un sérieux coup de pouce à votre corps dans sa tâche perpétuelle de tri, ménage, purification, digestion, filtrage ... il vous le rendra :)!



objets rituels de santé


jeudi 27 mars 2014

Méditer oui ... MBCT ... bof


Bon, pour commencer, ce n'est pas mon habitude d'écrire des articles "négatifs" ... mais là il y a tout de même un truc qui me grattouille, chatouille et je voulais le partager avec vous.

Depuis quelques années on parle de plus en plus de méthodes toutes-prêtes pour apprendre à méditer, et moi, j'ai un problème avec ça :D. Le problème c'est que je ne suis pas super fan de ces méthodes, surtout de la MBCT. Ce sujet m'enquiquine d'autant plus que ... machine marketing oblige ... cette dernière est en train de devenir "La méthode" de référence (voir, la seule!) proposée par les psys à leurs clients.

Alors, moi, j'aime pô la MBCT (Minfullness Based Cognitive Therapy ... ou en frenchie: Thérapie Cognitive Basée sur la Pleine Conscience) et je vais vous raconter pourquoi.


Au commencement il y avait la MBSR (Minfullness Based Stress Reduction ... Réduction du Stress par la Pleine Conscience ) créée par Jon Kabat-Zinn.

Depuis que la "Stress Reduction Clinic" a été fondée en 1979 à l'Université de Massachusetts par ce monsieur, elle a proposé le fameux protocole de 8 semaines à plus de 20 000 personnes. Kabat-Zinn affiche clairement l'enracinement de sa méthode dans les traditions orientales qui considèrent l’entité corps-esprit comme un tout indissociable (Yoga, Bouddhisme, ...). Son souhait était de rendre accessible à "monsieur tout le monde" les bienfaits qu'il retirait de son expérience personnelle. Il défendait qu'une pratique régulière d'exercices de pleine conscience alliée à des exercices physiques (Yoga) aurait un effet protecteur sur la santé et plus particulièrement sur le stress ... et c'est ce qu'il a pu mettre en évidence grâce à son protocole bien carré (cf. les multiples publications scientifiques que je ne vais pas dénombrer ici par peur de vous perdre :) )
 

Comme tout le monde le sait, (ou du moins tous ceux qui ont eu leur nez dans la recherche scientifique) les protocoles carrés sont "la force" du chercheur. Alors, loin de moi l'idée de cracher dans la soupe de Dr. Kabat-Zinn. Je suis fort reconnaissante à ce monsieur par son travail de pionnier. Si la méditation et la pleine conscience sont de plus en plus connues auprès du grand public, c'est en très grande partie grâce à lui. Surtout, il a été celui dont les travaux ont servi a ouvrir les porte des cliniques et hôpitaux à la méditation ... chapeau bas!

Là où je suis moins la chose c'est lorsque des cognitivistes (Zindel Segal, John Teasdale et Mark Williams) ont pondu cette histoire de MBCT. Leur motivation "affichée", à adapter et altérer le MBSR , était celle de s'adresser à une population bien particulière (à savoir, cela devait servir à la prévention de rechute d'épisodes dépressifs), mais petit à petit cette "version" est en train de devenir "le programme, la méthode" (souvent la seule) qui est proposée dans les cabinets comme dans les cliniques, et ce, indifféremment de la population concernée.

Pourtant, le MBCT n'apporte selon moi ... rien ... au programme original ... pire il en enlève une partie et pas la moindre. Il en enlève une des jambes: les exercices physiques, l'ancrage conceptuel dans le Yoga , si cher à Kabat-Zinn.

De ce que j'ai pu lire sur le MBCT et le MBSR (et j'en ai lu un paquet d'articles + suivi une formation par Dominique Servant en personne) la suite de l'histoire se résume en querelles d’intérêts commerciaux ou d'egos indomptés.


A mes clients, je ne propose ni l'un, ni l'autre, mais ce n'est pas par méconnaissance de ces deux protocoles si en vogue. Non, c'est juste que selon moi, l’intérêt de proposer une méthode "prête à porter", en dehors du cadre de la recherche scientifique est moindre. De plus, autant, la MBSR je la trouve intéressante et je m'en inspire pour certains exercices, autant la deuxième, la MBCT je la trouve franchement boiteuse ... il n'y a vraiment que des cognitivistes pour avoir dissocié les exercices physiques d'un protocole d'initiation à la pleine conscience ... cela me fait penser à une tête de Bouddha décapité ... cela me fait aussi penser à un prof qui nous passerait un livre à étudier et qui en ôterait les pages avant. La méditation sans le corps, c'est cela ... une reliure sans contenu.

D'accord, les méthodes ça rend les choses plus "simples" pour les professionnels. Plus besoin de se poser des questions, d'être créatif, de s'adapter, il suffit de suivre un "mode d'emploi" standardisé. Mais, ce que je pressens surtout, derrière cette histoire de protocoles pré-mâchés, c'est une big big "vache à lait" des organismes de formation qui, du coup, peuvent vendre à gogo des "attestations" et des "certificats de formation à la méthode machin truc".

Je suis même tombée sur des sites qui attestent que untel a fait n retraites de silence ... et s'engage à x heures de méditation par an... franchement ... c'est pas un peu ridicule tout ça :D?

Bref, pour finir sur une note positive : il y a D. Choprah qui propose un nouveau programme  de 21 jours gratuit et sans aucune obligation d'achat : >>ici<< . Cela démarre le 4 Avril. C'est in inglishe ... donc pour certains cela fera d'une pierre deux coups: cours d'anglais + méditation. Dans un autre genre, et surtout, en Français, il y a une équipe psy du ch'nord qui propose un programme gratuit en 13 séances (hélas inspiré du MBCT) Il y a même l'article dans la voix du ch'nord ;) qui va avec.

... que chacun puisse profiter de ces deux offres pour découvrir et se faire sa propre idée.



Bonne journée à tous!!!




mercredi 19 février 2014

7 petits pas pour digérer une émotion qui "ne passe pas"

http://www.artflakes.com/en/shop/christian-schloe
"Your soul is like a tree" Christian Schloe -->http://www.artflakes.com/en/shop/christian-schloe
1. Prendre la responsabilité. En prenant la responsabilité de nos émotions, nous cessons d'être un amas de réactions conditionnées. C'est le premier pas, bien sûr, car tant que nous pensons que c'est notre voisin (chef, mère, conjoint, ...) qui est responsable de nos humeurs ... nous restons, en effet, impuissants. Reprenons le pouvoir qui est le nôtre: pouvoir d'agir, pouvoir de réagir, mais également le pouvoir d'ignorer, de passer à autre chose ... N'oublions, pas aussi, que souvent, quand nous réagissons de façon émotive au comportement des autres, c'est que d'une façon ou d'une autre ils reflètent une partie de nous que nous préférons occulter.
2. Identifier l'émotion. "Je me sens" ... Comment je me sens? En colère ... ? Blessé(e) ...? Triste ... ? Déçu(e) ... ? Vide ... ? Désespéré(e) ... etc. etc. Essayer de décrire et déterminer ce que nous ressentons le plus clairement possible.
3. Témoigner l'émotion dans notre corps. Les émotions sont des pensées associées à des sensations physiques. Elles déclenchent des réactions du corps. Celui-ci relâche des substances chimiques avec une vie propre. L'expression physiologique d'une émotion ne peut pas être arrêtée par un "bouton magique"... hélas :) L'énergie de l'émotion doit d'abord se dissiper pour être évacuée. Chercher à étouffer ces sensations désagréables ne fait que rajouter de l'huile sur le feu. Observons donc simplement les sensations (gorge qui se serre ou s’assèche, cœur qui s'emballe, mains ou ventre qui se crispent, nausées,...). Posons notre attention sur notre corps en donnant permission à l'émotion de s'exprimer. Le plus souvent, les sensations physiques, ainsi qu'une bonne partie de la charge émotionnelle s'apaisent en quelques minutes seulement.
4. Exprimer l'émotion en privé. Rien que pour nous. Noter nos émotions dans un carnet ou bien les dire à voix haute. Nous pouvons avoir un journal intime à cette intention. Laisser remonter à la surface les souvenirs que ces émotions évoquent et en prendre note également. Se donner permission d'exprimer tout ce que nous avons besoin de sortir ... de cracher. Ne pas chercher à comprendre, simplement laisser couler. On aura largement le temps de chercher à comprendre plus tard, une fois la tempête passée ;).
5. Relâcher l'émotion à travers un rituel. Le "nettoyage émotionnel" est tout aussi important que le brossage des dents. Ne pas oublier de créer et de pratiquer des rituels pour relâcher les trop-pleins émotionnels. L'activité physique est une très bonne solution ... aller faire un tour à vélo, se secouer énergiquement, danser librement ou faire des exercices de respiration rapide ... tout ce qui aide à évacuer l'émotion de notre physiologie. Nous pouvons amplifier les effets de ces "rituels" avec des exercices de visualisation. Exemple: en secouant les bras et les jambes, je visualise les mauvaises pensées qui tombent à terre. En transpirant, je visualise la colère qui s'évapore, etc., etc.
6. Partager l'émotion. Trouver une oreille attentive, une personne qui nous écoute avec empathie sans chercher à résoudre le problème à notre place. Une fois que nous avons pu nous exprimer et être pleinement entendu(e)s, soyons aussi ouverts à accueillir le retour que cette personne nous fera.
7. Se récompenser!!! Faire quelque chose pour soi! S'offrir un cadeau, prendre rendez-vous pour un massage, se concocter un repas délicieux ... Cela demande beaucoup de courage et de capacité de remise en question pour traverser le processus ici décrit, alors, surtout, surtout, n'oublions pas de nous féliciter!