vendredi 8 avril 2016

Aphorismes de Aurobindo Ghose, poète yogi

poète yogi
Aurobindo Ghose

Aphorismes de Aurobindo Ghose (1872-1950), poète yogi


Toutes les religions ont sauvé un certain nombre d'âmes, mais aucune n'a encore été capable de spiritualiser l'humanité.

Lorsque les Occidentaux parlent d'évolution, ils décrivent un programme de formation, mais n'expliquent pas notre existence...L'ancien concept d'évolution était le fruit d'une intuition philosophique, le moderne est un effort de l'observation scientifique.

Rien ne peut provenir de rien.
Si rien était le début, Rien serait aussi la fin, mais dans ce cas, Rien serait aussi le milieu.

La création n'a ni commencement ni fin. On ne peut parler de commencement et de fin que pour une création particulière.

Le Brahman suprême est ce que la métaphysique occidentale appelle l'Absolu.

Les mondes de l'au-delà existent.

[La] vie a revêtu successivement trois apparences. La première est matérielle - une conscience submergée est cachée en sa propre action superficielle, et celle-ci l'exprime en ses formes de force qui la représentent car dans l'acte la conscience disparaît à nos yeux et se perd dans la forme. La deuxième est vitale - une conscience émergente est à moitié apparente comme puissance de la vie et processus de la croissance, de l'activité et du déclin de la forme ;  elle est à demi libérée de son emprisonnement originel, elle s'est mise à vibrer en puissance, en tant que désir vital, satisfaction ou répulsion vitales ; mais elle ne 'est d'abord aucunement, et ensuite seulement de façon imparfaite, mise à vibrer en lumière en tant que connaissance de sa propre existence et de son milieu. La troisième est mentale - en tant que sens mental, perception et idée en réaction, une conscience émergée reflète le fait de vie, tandis que, en tant qu'idée nouvelle, elle essaie de devenir fait de vie, modifie l'existence intérieure de l'être et s'efforce de modifier de  même son existence extérieure.

Le Supramental, par sa définition même, est la conscience de la Vérité, la Vérité en possession d'elle-même, se réalisant par sa propre puissance.
Par Supramental, on entend la pleine conscience de la vérité de la Nature divine, où il ne peut y avoir de la place pour le principe de division et d'ignorance ;  c'est toujours une pleine lumière, une pleine connaissance supérieure à toute substance mentale, à tout mouvement mental.
Il n'y a que le Supramental qui soit Toute-Connaissance.

Que voulons-nous dire par homme? Une âme incréé et indestructible qui s'est logée dans le mental et un corps constitués de ses propres éléments.

Notre âme, l'entité psychique qui nous habite secrètement, est une partie de la divine Conscience et Essence.
Ce pouvoir, surtout secret, qui est derrière le mental et la force vitale et autre qu'eux, est l'âme véritable, l'être psychique en nous.

L'être psychique est tout autre chose que le mental ou le vital ;  il est derrière eux, là où ils se rencontrent dans le cœur. Sa place centrale est là, mais plutôt derrière le cœur que dans le cœur.

Par définition, l'ego n'est que limites.

Au mieux, nous avons seulement la pauvre liberté relative que nous appelons, dans notre ignorance, le libre arbitre. Mais ceci est illusion jusqu'à la base même, puisque ce sont les modes de la Nature à travers notre volonté personnelle ;  c'est la force de la Nature qui se saisit de nous, mais que nous ne pouvons saisir, et qui détermine ce que nous voudrons et comment nous le voudrons. La Nature et non un ego indépendant, choisit l'objet que nous recherchons à tout moment de notre existence, soit par une impulsion irréfléchie, soit par une volonté réfléchie. Si au contraire nous vivons dans la réalité unificatrice du Brahman, alors nous dépassons l'ego et surpassons la Nature.

Le premier et énorme faux pas fut de transformer l'erreur de l’égoïsme individuel en l'erreur, bien plus grave, d'un grand égoïsme communautaire.

Une maîtrise mentale sur nos désirs et instincts vitaux et physiques, sur notre activité personnelle et sociale, sur nos rapports avec autrui, est indispensable pour nous en tant qu'êtres humains, et la moralité crée un critère par lequel nous pouvons nous guider et établir une maîtrise conforme à l'usage. Mais cette maîtrise est toujours imparfaite, et c'est expédient, non une solution.

Il y a une vie sur d'autres plans après la mort et avant la naissance suivant une vie qui est la conséquence du stage précédent dans l'existence terrestre et qui prépare le stage suivant.

C'est seulement par le procédé yogique qui réduit au silence le mental même, que deviennent possibles de plus profonds résultats dans notre observation de nous-mêmes.

Le fondement de l'intelligence ne peut pas être l'information.

A notre surface, le principal instrument de pensée et d'action qu'emploie généralement l'homme est la raison, l'intellect qui observe, comprend et dispose. Dans toute progression ou évolution intégrale de l'esprit, il ne faudra pas seulement développer l'intuition, la pénétration, les sens intérieurs, la dévotion du cœur, une expérience vivante profonde et directe des choses de l'esprit, il faudra aussi que l'esprit soit éclairé et satisfait.

La science psychique appelle cette conscience cachée, le "moi subliminal" et là aussi on s'aperçoit que ce moi subliminal a plus de pouvoir, plus de connaissance, un plus libre champ d'action que le moindre moi qui est à la surface.

A toutes choses dans l'univers correspondent des facultés capables d'en prendre connaissance.

L'homme est un être transitoire et non un stade final.

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